LE NUMERIQUE, MOTEUR DU CHANGEMENT
C'était le thème du colloque proposé par l'Institut Edgar Quinet qui s'est tenu au Sénat le 30 mars dernier. Après une ouverture du colloque faite par le sénateur David Assouline, j'ai assisté aux 2 premières tables rondes, la première évoquant le numérique comme moteur de l'économie et la deuxième les rapports sociaux à l'ère du numérique. J'étais vraiment déçu de ne pas avoir pu assister à la dernière sessions qui parlait du numérique au service de l'éducation car le sujet me passionne et est pour moi le sujet d'avenir de notre pays. Mais j'avais d'autres obligations de papa et ça c'est sacré ;)
Beaucoup de belles choses ont été dites pendant le colloque, et cela m'a donné l'envie d'exposer mon point de vue sur l'impact du numérique dans notre vie de salarié en reprenant quelques informations ou idées avancées durant les échanges.
- la révolution du numérique ou comment le numérique révolutionne notre quotidien de salarié, de citoyen, de particulier...bref, le numérique apporte la nouvelle révolution industrielle. Sur le sujet, j'ai beaucoup apprécié l'intervention d'Henri Verdier (président Cap Digital) qui a su démontrer en quelques minutes que le numérique est LE moteur de l'économie d'aujourd'hui et de demain. J'adhère à cette vision car, comme cela l'a été démontré pendant le colloque, quel est l'élément nouveau qui permet à l'art, la culture, l'économie, la vie quotidienne...de faire peau neuve? Qui détruit autant qu'il crée? Qui fascine autant qu'il fait peur? Le numérique est l'élément qui s'infiltre partout et nous tend la main pour que nous puissions créer une nouvelle évolution du monde.
- Tradition et modernité. Etonnant mélange non? et pourtant, plein de bon sens. C'est Edwy Plenel qui lança ces 2 mots en expliquant qu'il faut toujours chercher la modernité mais en gardant le meilleur de la tradition. J'adhère pleinement à cette phrase qui permet d'expliquer beaucoup de choses. La vie n'est qu'évolution, mais si nous renions notre passé, nous passons à côté de quelque chose et, un jour ou l'autre, notre évolution nous semblera bien fade. Pourquoi vouloir évoluer si ce n'est pas pour améliorer ce que nous avons précédement vécu? De même, vivre uniquement dans la tradition, en pensant que la nostalgie est le meilleur des remèdes à notre quotidien n'est pas selon moi le meilleur axe pour vivre pleinement. Vivre, et revivre chaque jour la même chose, grrr ça fait froid dans le dos. Car, oui, si aucune évolution n'existe alors nous serions tous contraint à vivre tous les jours comme si il n'en existait qu'un seul.
- Le manager de proximité, clé de voute de l'entreprise numérique. Cette fonction a (malheureusement) l'habitude d'être mal menée. Entre les attentes des dirigeants et celles des équipes, les managers de proximité se retrouvent parfois un peu seul face aux challenges proposés. Avec le numérique, ils vont devoir s'adapter une nouvelle fois. Il est vrai que les réseaux sociaux décloisonnent l'entreprise et donc peuvent rendre nerveux les managers qui avaient l'habitude de manager par la détention de l'information. Cette ère est révolue et c'est tant mieux. C'est d'autant mieux que le manager de proximité a enfin une ouverture pour réaffirmer son rôle primordial dans l'entreprise : être le manager animateur de sa communauté. Donner un sens au travail quotidien de l'équipe, être à l'écoute, savoir expliquer, savoir reconnaître la performance et la non performance...Selon moi, le numérique réaffirme la position clé du manager de proximité dans l'entreprise. L'entreprise qui aura compris ce point et qui saura investir, dès maintenant, sur ses managers de proximité, réussira à avoir une longueur d'avance sur ses concurrents.
C'est 3 points m'amènent à poser 2 thèmes de réflexions que je souhaite partager avec vous.
- L'expérience salarié. Et si l'enjeu de demain pour les DRH ou managers que nous sommes reposait sur l'expérience salarié? Tout comme la "User Experience" (L'expérience utilisateur est la manière dont une personne se sent dans l'utilisation d'un produit, d'un système ou d'un service). De plus en plus, le salarié expose son sentiment sur sa vie dans l'entreprise. Il fait des choix qui reposent sur des critères qui lui sont propres quant à l'utilisation que le salarié fait de son entreprise. Croit-il en l'avenir de son entreprise? Est-il suffisamment payé par rapport au travail accompli? Se sent-il bien dans les locaux? Se sent-il bien avec ses collègues? Est-ce que l'entreprise répond à ses besoins citoyens?...? En d'autres termes, les salariés regardent de plus en plus leur entreprise comme un produit leur permettant de répondre à des besoins au quotidien ou dans le futur. En tant que DRH, je pense donc qu'il faut s'attarder sur ce point et définir dès maintenant ce qu'est la "User Experience" des salariés de notre entreprise pour mieux recruter, mieux fidéliser et donc mieux performer. Le numérique dans tout ça? et bien c'est assez simple, il va nous permettre de transformer notre politique RH, qui était dans le passé très administrative et peu enclin à étudier ces sujets.
Image trouvée sur le blog de Frédéric Cozic, infographie réalisée par 123dev.
- Les fondamentaux. Cela est complémentaire de l'expérience salarié. Pour pouvoir être une entreprise reconnue par ses salariés et ses futurs salariés (les fameux candidats), il ne faut surtout pas oublier les fondamentaux. Innovation biensûr mais tout en regardant les besoins réels des salariés. Il faut donc comprendre leurs attentes, leurs envies, leurs idées...bref, faire une étude marketing ! Et c'est là que ça se complique car, comme dans la société en générale, nous ne sommes pas face à une catégorie d'individu mais bien devant une multitude d'individualités. Même si Henri Verdier nous a bien fait comprendre que le numérique repose sur cette multitude (prenez l'exemple de Wikipedia qui permet à une multitude d'individus d'affirmer son savoir au service d'une autre multitude d'individus), cela ne facilite pas la tâche. Car un digital native va avoir des attentes, un quadra aussi mais pas forcément les mêmes...Le meilleur moyen de les satisfaire est bien de revenir aux fondamentaux : avoir un emploi, une rémunération qui me convient, de la reconnaissance...
Je m'arrête 2 secondes car en écrivant ces dernières lignes, je m'aperçois que les fondamentaux ne sont pas si simple à trouver et à exposer. Je vous pose alors la question : pour vous, les fondamentaux dans le travail, c'est quoi? j'espère avoir une multitude de réponse ;)
Merci pour ce commentaire qui renforce ce à quoi je crois : les fondamentaux sont propres à chacun ! En RH, il faut donc réussir à trouver une politique RH qui correspond à un maximum d'attentes tout en sachant créer des actions ponctuelles qui répondent aux demandes spécifiques d'une communauté particulière.
A suivre...et à ta dispo pour échanger sur le sujet ;)
Rédigé par : Julien Cotte | 08/04/2012 à 23:29
Ah les fondamentaux. Excellente question Julien. Je ne pense pas qu'il existe de réponse : chacun, à différents stades de sa vie personnelle et professionnelle et pour une multitude de raisons voit ses fondamentaux évoluer.
Contenu du travail, possibilités d'évolution, rémunération, sécurité de l'emploi etc...sont des axes sur lequel le curseur se déplace au fil de ta vie. J'en parlais dernièrement avec un ami qui me disait justement "à la sortie des études j'ai privilégie le salaire et le sérieux d'un grand groupe, au bout de 3 ans je m'ennnuyais et j'ai rejoint une startup pour la qualité du projet mais en perdant pas mal sur la fiche de paie, aujourd'hui je cherche un mix parce que la famille s'agrandit et qu'il faut être pragmatique, le revenu va redevenir important....jusqu'à la prochaine étape...".
A cela tu ajoutes la variable "perso" : certains sont casaniers, d'autres aiment un emploi qui les fait bouger, certains Y ne jureront que par le désormais fameux "BYOD" etc...
Les fondamentaux on peut en connaitre facilement les grands axes, finalement communs à tous. Par contre le scoring est quelque chose de très individualisé qui varie très vite avec le temps et qu'il faut réactualiser au moins tous les 3 ans sinon beaucoup plus rapidement.
A l'occasion faudra que je te parle d'une chose sur laquelle on travaille sur le sujet, justement... :)
Rédigé par : Account Deleted | 06/04/2012 à 02:46
Merci Jean-Pascal et encore bravo pour le colloque ;)
À bientôt,
Julien
Rédigé par : Julien Cotte | 01/04/2012 à 23:33
Hello Julien,
Bravo pour ton billet, très enrichissant :-)
Concernant la troisième séquence sur l'E-éducation à laquelle tu n'as pas pu assister, il y a aussi l'article du Blog Education du Monde : http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/03/30/lecole-numerique-selon-francois-hollande/
A très bientôt
Jean-Pascal
Rédigé par : Szelerski | 01/04/2012 à 19:14